Il existe mille manières d'approcher une culture, un peuple, une civilisation. L'une des plus anciennes est le conte, qui plonge ses racines au plus profond de l'âme humaine. Récit au-delà des âges, il transmet l'essentiel des valeurs d'un peuple, dans un langage simple et accessible, porté par un imaginaire poétique souvent plein de charme.
Les contes présentés dans cet ouvrage démontrent l'attachement du peuple birman aux valeurs morales enseignées par le bouddhisme. Ils proposent, avec une fraîcheur et une naïveté vivifiantes, des repères aux personnes aux prises avec les inévitables rivalités, les conflits de loyauté et autres tracasseries du quotidien. Le rythme, les images utilisées, leur simplicité, sont autant d'aspects qui donnent à ces histoires leur force et leur capacité à émouvoir, et qui enchantent l'esprit.
L'ouvrage dont sont tirés ces textes est le Thoudamma Sâri Dammazat, l'un des nombreux recueils de décisions plus ou moins fabuleuses, attribuées à des rois, des juges ou des princesses du temps passé. Ces contes étaient encore utilisés à la fin du 19e siècle par les tribunaux pour rendre leurs verdicts; les juges devaient alors «s'inspirer de la plus pure équité».
Quant aux nat, ces êtres surnaturels, bienfaisants ou cruels, très familiers des Birmans et qui apparaissent souvent dans ces fables, ils sont l'une des nombreuses survivances des cultes animistes.
Les illustrations originales de ce livre sont l'oeuvre d'Amélie Strobino, une jeune et prometteuse dessinatrice genevoise.